Pour répondre aux impératifs de distanciation sociale dus à la crise sanitaire du Covid-19, les villes ont repensé leurs espaces publics, dans l’urgence.
En principe, l’urbanisme tactique fait référence aux méthodes participatives de produire la ville. Dans ce cas, ces aménagements ont été décidés sans concertation. Les métropoles, mais aussi certaines villes moyennes, ont créé des pistes cyclables temporaires, réduit les places de stationnement « voiture » et aménagé des zones piétonnes.

Ci-dessous, Des extraits de l'article présenté par La Gazette des communes :
Dans de nombreuses tribunes, géographes, urbanistes et sociologues ont fait
référence à cette façon de « faire » la ville. En effet, la crise sanitaire
et ses conséquences – confinement, déconfinement, besoin de distanciation
sociale – ont entraîné de nombreuses interrogations sur les manières dont
les métropoles mais aussi les villes moyennes doivent se réinventer.
« Coronavirus, et après ? Pour de nouveaux compromis urbains », par Jean-
Marc Offner, en juin, « Demain maintenant l’espace public », par
Romain Beaucher et Alexandre Mussche, en avril, « L’urbanisme tactique, une
autre façon de faire la ville », par Paul Lecroart, en mai… Autant de
prises de parole qui ont mis l’urbanisme tactique au centre de leurs
réflexions.
Ce concept fait référence à une implication des citoyens pour rendre leur
environnement urbain plus agréable mais aussi plus vert, plus durable, plus
riche culturellement et plus créatif. Cette méthode participative a été
mise en oeuvre aux Etats-Unis, puis en Europe, à Berlin, Leipzig, Amsterdam
et Paris. Elle remet en cause un urbanisme trop lent et technocratique.
« Ces approches répondent à une certaine crise de la planification, perçue
par les citoyens comme trop verticale, trop lourde, trop lente à changer le
cadre urbain, dans un contexte où les modes de vie, les pratiques et
l’économie évoluent sans cesse et de façon protéiforme », explique
Paul Lecroart, urbaniste à l’Institut Paris Région.
Présentés comme temporaires, les nouveaux réseaux destinés au vélo, balisés
par des plots mobiles, vont devenir pérennes s’ils sont bien acceptés par
les habitants de la ville, en particulier, par les automobilistes.
« Notre plan vélo, voté en 2019, doit s’échelonner sur cinq ans. Mais nous
avons accéléré la création de certains aménagements, telle la création de
voies réservées aux vélos et aux bus, sur deux routes très empruntées à
l’entrée de la ville. Nous souhaitons trouver le bon usage au bon endroit.
Mais nous ne voulons pas agir dans l’urgence. Car quelle légitimité ont
alors ces travaux ? » considère Jacques-Olivier Martin, adjoint au maire,
chargé de la voirie, de la ville d’Angers (153 000 hab.).
« Même s’il y a eu des échecs, la crise sanitaire a néanmoins été un
accélérateur pour la création de pistes cyclables. Il n’y aura pas de
retour en arrière, prévient Mathieu Chassignet, ingénieur mobilité, qualité
de l’air et transition numérique à l’Ademe, mais le grand oublié de ces
politiques de mobilité est le piéton. Or il est essentiel de développer la
marche à pied autant que le vélo, un atout de santé indispensable face à la
sédentarisation très importante des façons de vivre.
https://www.lagazettedescommunes.com/698758/la-crise-sanitaire-sale-temps-pour-lurbanisme-tactique/